Le sabre Japonais : appréciation et Expertise

7/3/12


Article provenant du site nipponto-ken.fr



I) Introduction au chapitre :

Ce chapitre traitera en s'appuyant sur diverses sources littéraires , des différentes façon d'effectuer l'appréciation d'une lame japonaise .
Il existe, comme tout ce qui touche à l'observation et à la manipulation d'un sabre , une étiquette , un rituel à respecter
afin de ne pas commettre d'impair .
Certes , pour observer vos lames , seuls chez vous , vous êtes libres de procéder comme bon vous semble , où pour montrer votre ou vos pièces à des amis juste intéressés et/ou curieux mais pas du tout au parfum des traditions , une certaine
liberté d'action existe .
Mais si vous avez à pratiquer cet exercice avec un parterre de gens au fait de ces traditions et à fortiori , si ceux-ci sont particulièrement sensibles à cette étiquette , mieux vaut ne pas l'ignorer et savoir comment la pratiquer .
Ce chapitre traitera bien sur , des différents points à aborder pour réussir l'examen minutieux d'une lame et en tirer les enseignements qui vous permettront soit de vérifier les allégations s'y rapportant , soit de les déterminer vous-même .

Enfin j'y aborderais aussi le caractère plus officiel de ces appréciations en passant au coté quasi professionnel , si j'ose dire , en tous cas aux concours et autres examens qui font l'objets de remise de titres ou de prix ainsi qu'aux expertises qui accompagnent cette fois ci les sabres vendus et qui sont émises aujourd'hui dans leur intégralité par le NBTHK .

II) Le sabre et l'étiquette

A) quelques règles de bienséance :

Petit aparté pour souligner l'importance des règles de bienséance dans l'univers du sabre :
Le DAITO ou sabre long était déposé à l'entrée d'une maison entre les mains d'un serviteur .
Dans la pièce où il était reçu , le convive déposait son sabre court , à même le plancher , près de lui , le tranchant orienté
également vers lui.

Choses à ne pas faire subir au sabre :

Le pousser du pied en direction d'une personne : c' était considéré comme une insulte mortelle .
Tirer la lame hors de son fourreau en présence d'un tiers et sans son accord ou encore heurter le fourreau d'un samourai dans la rue constituaient des violations graves du code de l'honneur .

B) Examiner une lame appartenant à une tierce personne :

Ce rituel aussi était codifié .
La présentation du sabre par son propriétaire doit se faire lame rengainée , la poignée dans la main gauche ( cela devant normalement écarter tout danger , le sabre étant manipulé exclusivement de la main droite ) , en veillant à diriger le tranchant vers lui .
La personne désireuse de contempler l'objet , le saisit à l'aide d'un papier ou mieux d'un tissu destiné à ça et nommé FUKUSA , poignée dans la main droite et fourreau dans la main gauche .
Dès l'objet en mains , il doit instantanément le faire pivoter de sorte à ce que le tranchant se retrouve face à lui .
A ce stade , il ne peut qu'en admirer les montures mais doit demander l'autorisation à son propriétaire pour voir la lame .
Après accord de celui-ci , l'appréciateur peut diriger le tranchant vers le haut et dégainer quelques cm de métal .
Après un temps relatif d'observation , il continue de tirer la lame du fourreau jusqu'au tiers de sa longueur environ .
Pour la dégainer complètement , il faut demander l'autorisation de toutes les personnes présentes . Si elles acquiescent , il faut prendre soin de se tourner de telle façon que ni la pointe , ni le tranchant ne soient dirigés vers qui que ce soit.
Le sabre était ensuite rengainé avec moult précautions et restitué avec déférence à son propriétaire selon le même rituel de transmission .
Il est à noter que toute offense au sabre est une offense à son propriétaire et peut se solder par un duel à mort .
Cette étiquette s'appliquait , il est vrai surtout lors des temps anciens même si certains de ces préceptes demeurent aujourd'hui dans certains cercles d'initiés .

De nos jours , pour apprécier proprement une lame , les conseils suivants sont tout de même de mise :
Préparer le strict matériel dont vous avez besoin à savoir FUKUSA , matériel de démontage-remontage et nettoyage du sabre ( cf Chap 10 ).
Prévoir un emplacement libre de toute entrave , dégagé .
Ne pas parler , à fortiori rire lors de l'examen d'une lame . ( Il était même fréquent dans l'ancien temps , d'apposer un tissu ou un papier sur les lèvres de l'apprèciateur afin d'éviter la projection de moississures labiales ou buccales éventuelles) .

C) L'Appréciation d'une lame :

L'appréciation d'une lame est dans la forme identique , quelques soient les procédés utilisés pour y parvenir .

Elle s'exécute sur une lame nue et le but est de déterminer , au travers de ses différentes caractéristiques , son origine : à savoir quelle est son époque , sa province , son école et son forgeron car même si le nom est identifiable sur le nakago , vérifier sa véracité est préférable surtout s'il s"agit d'acquérir une lame d'un maitre artisan qui s'avérera très onéreuse . Certes , l'accompagnement à la vente d'un ORIGAMI ou certificat émanant du NBTHK constitue normalement une assurance .
Mais cette garantie nécessaire est-elle suffisante ?
Il vaut mieux vérifier par soi-même. Ce qui est faisable même sans être un expert, les divers ouvrages existants peuvent vous y aider .

Donc ces méthodes d'appréciations sont identiques dans le fond , dirai-je , mais variables dans la forme ou plus exactement dans la procédure .
Il m'a donc semblé utile d'indiquer diverses méthodes (3) issues d'ouvrages différents .
Choisissez celle qui vous plait ou créez-vous votre propre méthode en vous en inspirant ..... ou pas !

III ) L'Appréciation proprement dite :

1 ) Méthode KOKAN NAGAYAMA ( The connoisseur book ... ) :

D'abord , on examine la forme , SUGATA de la lame en la tenant verticalement par la poignée .
La forme est un tout , dans lequel on apprécie successivement :
- la longueur , NAGASA
- la courbure , SORI
- la taille de la pointe , KISSAKI
- la hauteur du SHINOGI
- le type de dos , MUNE
- son épaisseur , KASANE
- la concavité , convexité du ji ou NIKUDORI
- les engravures , HORIMONO , et gorges , HI .
Tous ces éléments définissent la période de production de la lame .

Les appréciateurs plus affirmés regardent en premier lieu :
- l'acier , JIGANE
- le grain , JIHADA
- le dessin de la ligne de trempe , HAMON
et en oublient même de regarder la SUGATA .

Mais en fait cette situation est anormale , car l'inspection de la forme est cruciale pour mener à bien une appréciation .
Pour l'examen des JIGANE et JIHADA approcher la lame de votre ligne de vue , en la conservant horizontale .
L'idéal voire l'indispensable est de diriger une lumière sur la lame , et de l'incliner suivant le bon angle du spot en la tenant au niveau du dos à l'aide du fukusa .
Le HAMON lui est à observer sur toute la longueur de la lame sous l'effet de la source lumineuse . HATARAKI , toutes les variations de HAMON , NIE, NIOI, UTSURI, TOBIYAKI , NIOIGUCHI , tout est à observer calmement avec discernement .
Etendre sa vision au YAKIDASHI et MUNEYAKI .
Ensuite , vient l'observation du BOSHI dont il est dit que c'est la partie la plus complexe à réaliser pour un forgeron . Tellement complexe que c'est régulièrement le polisseur qui la façonne .
Les BOSHI sur les lames KOTO d'avant 1596 démontre une plus grande activité et par la-même complexité , que sur les lames SHINTO par conséquent il peut etre un élément fondamental pour identifier , si ce n'est le forgeron , du moins la provenance ou l'école .
Le NAKAGO est maintenant l'objet de notre intéret . Sa forme , son extremité , NAKAGOJIRI , les traits de lime ou YASURIME , le ou les MEKUGI ANA , la rouille près du HABAKIMOTO ou SABIGIWA .

2 ) Méthode YASU KIZU ( Judging a japanese blade )

L'ordre pour apprécier la qualité d'une lame japonaise est d'étudier ses points particuliers d'une façon ordonnée telle que nous puissions l'attribuer sans aucun doute à son forgeron .
Pour cela, il convient de suivre une certaine " routine ": ( la tenue de l'arme est identique à la méthode précédente : verticalement )
- La largeur au niveau des MACHI et du YOKOTE
- FUMBARI ? le MOTOHABA est-il spécialement large ?
- Le SHINOGI est-il bas,central ou haut ? et la lame est-elle plus large , plus fine ou identique au niveau du SHINOGI et du MUNE ?
- NIKUDORI , plat , convexe , concave ?
- Taille et type de KISSAKI ?
- Courbure, SORI : degré et style ?
- Style et largeur du dos MUNE ?
- Impression générale sur la tenue et l'élégance de la lame

La lame est maintenant tenue horizontale et éclairée :
- Observer la ligne de trempe : motif , structure cristalline : NIE ou NIOI , si NIE , apparaissent-ils fins ou rugueux ?
- BOSHI : forme et aspect de la ligne de trempe
- Marques spécifiques sur la lames
- Couleur et clarté du HAMON
- Impression générale sur l'élégance du HAMON .
On approche la lame des yeux :
- HADA : quel type et quelle densité ?
- Couleur de l'acier du JI , est-il clair ou plutot obscur ?
- Activité ( HATARAKI ) dans le HA et le JI .
On enlève la poignée si ce n'est pas fait :
- NAKAGO : forme , longueur , extremité ? style de dos , de shinogi , aspect de l'acier ;
-YASURIME : Couleur ou rouille , " sec ou humide "
- Inscriptions ( MEI )
INSPECTION LENTE ET ATTENTIVE :
- Couleur précise de l'acier dans le HA et le JI :
-BLEU : c'est en général un signe de lame " riche " donc finement forgée .
-JAUNE OR : c'est encore une couleur qui traduit une forge en NIEDEKI souvent avec de jolis CHIKEI sombres , semblable aux lames SOSHU ( MASAMUNE , SHINTOGO KUNIMITSU )
-BLEU POURPRE : Encore un signe d'excellente qualité typique de l'école AWATAGUCHI .
-BLEU aux reflets blancs : généralement des lames de classe moyenne . Plus elles sont bleues , plus elles sont efficientes .
-BLEU aux reflets noirs : Classe de qualité moyenne ( basse ) . Encore , plus il y a de bleu , meilleure est la lame .
-NOIRATRE avec des reflets bleus : classe plutot inférieure .
-NOIR ou GRIS foncé : avec des reflets rouges , médiocre qualité .
-NOIR ou FONCE : la plus basse classe , due à la pauvreté de l'acier ( commercial ) .
- Couleur précise du YAKIBA :
-Blanc clair et profond comme la neige fraiche par un matin ensoleillé . Elle est quelquefois teintée d'un bleu qui lui confère un effet translucide comme de la neige qui commence à fondre . Le Top , MASAMUNE , ICHIMONJI , AWATAGUCHI .
-Blanc plus teinté de bleu : juste après le précédent en terme de qualité ; réalisée par de très bons forgerons .
-Blanc un peu boueux et terne : Basse classe ; forgerons de seconde zone ou seconds couteaux .

 

3 ) Méthode BW ROBINSON ( The art of the japanese sword ) :

Les anglo-saxons utilis(ai)ent un terme pneumotechnique pour s'assurer une parfaite appréciation .
Paradoxallement , ce terme est à consonnance française : SEPT !

Et voici pourquoi :

- S pour Shape en anglais , c'est-à-dire , SUGATA en japonais , c'est la forme de la lame .
- E pour Edge en anglais , c'est-à-dire , HA en japonais , c'est le tranchant ou plutot la partie durcie de la lame .
- P pour Pattern en anglais , c'est-à-dire HADA en japonais , c'est le grain ou la texture de la lame .
- T pour Tang en anglais , c'est-à-dire NAKAGO en japonais , c'est la soie , la poignée du sabre .

Ces termes englobent , c'est évident l'ensemble des zones concernées par l'appréciation .
Malheureusement le moyen pneumotechnique ne fonctionne pas en japonais " romaji " (SHHN) , ni en français ( FTGS ) .

Commençons l'appréciation en reprenant chaque zone en question :

Forme : le type ( zukuri ) , la "forme" proprement dite ( zori ), degré de courbature (sori ), épaisseurs du SHINOGI et MUNE ( kasane et autres ) , largeurs MOTOHABA et SAKIHABA ,type de Shinogi (haut,moyen,bas) , Kissaki longueur et type , MUNE : type , Gorges et Horimono ( types , motifs ).
Tranchant : Examen du Ha : forme du Hamon , Hataraki dans le ha et le ji .
Boshi : type et activité .
Examen du Yakiba : NIOIGUCHI , NIE .
Grain : Hada : quel type ? et degré .
Examen du Ji ; coloration de l'acier .
Soies : Nakago : Forme et extremité , traits de lime Yasurime , Mekugi-ana , nombre et position .
 

IV ) Dommages subis par une lame :

a) PAR LE FEU :

- un feu pas trop fort : le YAKIBA devient blanc - gris . Le NIOI devient flou , pas clair .
- un feu " chaud " : l'acier arbore une surface laide , un éclat terne , d'une couleur indéfinie , certaines portions sont très bleues , floues et opaques .
- Lame retrempée : dito ci-dessus .
- un feu extremement chaud ou une longue exposition dans un feu chaud : La lame est alors complètement ruinée .
L'acier sera si tendre que l'on peut plier la lame avec les mains .

b) DEFAUTS de LAMES :

- HAGIRI ou HAGIRE : Défaut du YAKIBA sur le fil de la lame créant une felure .
- HAGARAMI : Fissure oblique dans le HA .
- HA SHINAE : pelures ou rides ne rejoignant pas le HA . Cette portion peut devenir fragile et casser , c'est donc considéré comme un grave défaut .
- NIOI GIRI ou NIOI GIRE : Défaut laissant apparaitre une ligne de trempe incomplète par endroits clairement visible à la lumière . Ce défaut est excusable . Il pourrait même être le fait volontaire de forgerons .
- HA SHIMI ou HAJIMI : Petites taches brumeuses dans le HAMON , résultant de polissages successifs , ou d'une trempe défectueuse . Considéré comme excusable .
- KARASUGUCHI : Défaut localisé dans le KISSAKI , montrant une fissure partant du BOSHI vers le tranchant . Défaut grave et irréparable .
- TSUKINOWA : Défaut résultant de la forge montrant une fissure en forme de croissant dans la pointe .
- TSUGI-BOSHI : Boshi retrempé sur une lame où il a été cassé . Pour trouver ce défaut , bien regarder le YOKOTE , et noter un changement de la ligne de trempe , brouillage ou coloration différente . Souvent considéré comme mauvais car découlant d'un boshi qui s'est brisé sous l'effet d'un durcissement différent à la forge .
- MU-BOSHI : Cela signifie sans boshi , autrement dit sans ligne de trempe . Cela implique que toute la pointe est faible , c'est donc un défaut grave .
- TATEWARE : Défaut montrant une fissure longitudinale dans le JI ou le SHINOGI JI . Cela résulte de mauvais martelages lors des phases de pliages de la forge .
- MUNEWARE : Défaut montrant une fissure longitudinale dans le MUNE . Preuve d'un manque de maitrise d'un forgeron .
- SHINAE : Défaut montrant de petites fissures ou rides situées en travers de la lame dans le JI ou le SHINOGI JI . Se produit fréquemment lors de la réduction de courbure d'une lame . Mauvais point pour la lame car elle devient alors facilement brisable .
- FUKURE : Défaut non irrémédiable provoqué par la présence d'une bulle emprisonnée lors de la forge .
- UMEGANE : apport d'acier ou d'un autre métal employé pour combler une fissure ou une cavité .
- SUMIGOMORI ou SUMIKOMORI: Défaut montrant une inclusion de charbon dans l'acier .
- JIARE : Usure excessive du JI résultant de trop nombreux polissages . Synonyme de JI ZUKARE
- SAIBA ou SAIHA ou encore SAIJIN : Lame retrempée et qui lors de cette opération a perdue toutes ses caractéristiques initiales . Cependant cette opération peut etre rendue nécessaire , en cas d'incendie par exemple .
- KIRIKOMI : Traces de combat sur une lame ; Ce n'est pas a proprement parler un défaut .

 

V) Quand l'appréciation devient expertise :

" KANTEI " est l'expression généralement utilisée pour dire si , à la suite d'une procédure de jugement , une pièce est authentique , mais dans le cadre des sociétés d'appréciation de sabres , elle est aussi utilisée pour attribuer une lame non signée . Le mot " NYUSATSU " signifie enchères . ( en marge copie d'un certificat utilisé dans un Nyusetsu ) .

" NYUSATSU KANTEI " est une forme unique de compétition qui se déroule pour aider à conserver un regard attentif sur les sabres japonais , dans laquelle , chaque participant essaie de retrouver seul , le forgeron qui a réalisé une pièce particulière , en se basant sur un examen complet du travail éxécuté par l'artisan sur la lame .

Ceci dit , ces " NYUSATSU KANTEI " ne constituent en rien des jugements officiels tels que ceux émis jadis par la famille HON'AMI et aujourd'hui dévolus au seul NBTHK , et qui ont force de preuve pour tout acquéreur ou vendeur concernés par les origines d'une lame .
Simplement , les déroulements des NYUSATSU font appels aux mêmes principes d'examen que les expertises qualifiées de
" professionnelles " .
Ces compétitions ne sont pas seulement enthousiasmantes à titre individuel , mais elles permettent aussi de créer une communauté amicale autour d'un même centre d'intérêt , et de plus , cela permet de pouvoir examiner les lames mises à dispositions qui sont quelquefois excellentes voire exceptionnelles .

Au cours de ces compétitions , cinq lames sont préparées , Nakago recouvert, afin de dissimuler les écritures et les identités ( vraies ou fausses ) qui y sont éventuellement annotées .
Les candidats doivent donc déterminer l'auteur de la lame à l'aide du seul savoir-faire de l'artisan et de ses caractéristiques visuelles .
Pour cela , il dispose de plusieurs feuilles de papier ( 5 pour etre précis ) , une pour juger chaque lame ( voir modèle joint ) . Après une période de délibération , les réponses sont soumises à un juge qui assiste chaque candidat et qui leur répond avec un des onze termes suivants :
1- Atari : Identification correcte du forgeron .
2- Dozen : Identification correcte de la famille , en citant un professeur ou un étudiant de l'artisan en question ou un autre membre de l'école .
3- Kuni iri yoku : Identification correcte de la période, de la province mais pas de la famille ou du forgeron .
4- Tori yoku : Identification correcte du courant principal auquel appartient le forgeron et de la période mais pas de la famille , ni de la province et pas plus de l'école .
5- Iya : Proposition qui n'entre pas dans les 4 précédentes catégories .
6- Jigai chigai : Incorrecte proposition sur la période .
7- Jigai chigai yoku : Incorrecte proposition sur la période mais bonne province .
8- Jigai chigai iya : Incorrecte proposition sur la période , la famille et l'école , tout faux quoi !.
9- Jigai chigai tori yoku : Incorrecte proposition sur la période mais bon courant de forgerons .
10- Hongoku nite yoku : correcte proposition sur la province seule mais aucuns des 4 premiers critères renseignés .
11- Desaki nite yoku : correcte proposition sur la province mais uniquement ou le forgeron a vécu ou travaillé temporairement mais aucuns des 4 autres premiers critères renseignés.

REMARQUES : du 8ème point au 11 ème point : ces réponses sont surtout faites pour mettre sur la piste des bonnes solutions ou du moins sont destinées à servir d' orientation pour les candidats débutants et pas encore performants dans l'identification des forgerons .
En s"efforçant de les aiguiller , on les aide à progresser . Cela signifie que leurs propositions sont assez loin de la vérité .

Il se trouve en plus certaines remarques qu'un juge peut s'autoriser , à savoir :
- jun dozen ou sakura dozen : si la proposition ne s'applique pas au forgeron concerné , ni à sa famille , mais à un confrère contemporain , dont les lames sont très proches au niveau des caractéristiques .
- iya suji : Incorrect , mais certains éléments de réponse sont en relation avec l'auteur .
- iya en : dito ci- avant mais lien indirect ; exemple le père du forgeron proposé fut un élève du forgeron recherché .

Il y a deux types de " NYUSATSU KANTEI " :
- le premier , très sérieux , dans lequel une seule proposition est acceptée , c'est le IPPON NYUSATSU .
- le second , plus répandu , celui décrit ci-avant : le SANBON NYUSATSU , dont le but est de découvrir le forgeron avec le moins de propositions possibles .

Découvrir l'identité du forgeron n'est pas le seul intérêt de ces compétitions , mais conserver les résultats et chercher , étudier les erreurs commises , voilà le véritable attrait .
Si vous jetez vos propositions une fois la compétition terminée comme vous le faites avec la liste des courses , cela n'a pas tant d'intérêt que cela , mais si vous reprenez vos documents pour voir, où vous avez commis des erreurs ou bien répondu , que vous analyisez votre défaite ou vous confortiez de votre victoire en révisitant vos choix , cela représente une source
de progrès .

LE MAITRE MOT DE CE TYPE DE COMPETITION EST AVANT TOUT DE SE DIVERTIR ET DE S'INSTRUIRE MAIS SURTOUT DE CONSERVER LE PLUS GRAND RESPECT POUR LES LAMES PRESENTEES .

Ci joint , tableau qui sert à attribuer les commentaires Atari , Dozen et kuni iri yoku .

VI) Shinsa :

SHINSA : Examens officiels réalisés de nos jours par le NBTHK seul habilité à établir les origami ou certificats d'authentification des lames japonaises traditionnelles .

Les critères standards des SHINSA du NBTHK ont été publiés dans le TOKEN BIJUTSU magazine en MARS 2006 .

- HOZON TOKEN ( sabres dignes de préservation ) :
1 - Les lames EDO et plus récentes , avec un mei correct ou mumei dont la province , la période et le groupe ont pu etre identifiés , peuvent etre garanties par un certificat HOZON .
2 - Les lames présentant les éléments précédents peuvent recevoir un certificat HOZON même si elles présentent une " nette fatigue " ou un défaut " kizu " qui ne puisse en empêcher l'appréciation .
3 - Les lames de la période Nanbokucho (1333-1392) et plus récentes portant une signature originelle ou " Zaimei " par des forgerons fameux , mais retrempées peuvent etre agréées si la référence est avalisée et si le JI, le HA et le NAKAGO sont parfaitement préservés . Cependant , ce défaut doit être renseigné sur le document joint .
4 - Les réparations sur le JI au sens large sont autorisées uniquement si elles ne détruisent pas de façon signifiante la " beauté " de la lame .
5 - Les créations des ère MEIJI (1868-1912) et TAISHO (1912-1926) et celles réalisées par des artisans récemment décédés si et seulement si elles ont été " bien faites " ( c'est-à-dire de la façon traditionnelle ), qu'elles soit revetues d'une signature originelle ou " zaimei " , qu'elles présentent un Nakago UBU ( c'est-à-dire non altéré ), alors ces lames peuvent se voir gratifiées du certificat HOZON .
6 - Les lames réservées pour un avis supplémentaire si une décision relative à leur authenticité , à savoir le MEI , ne peut être prise . Cela inclut les lames non signées ou MUMEI dont l'identification est également difficile . Ces lames ne peuvent se voir créditer d'un certificat HOZON .
7 - Les lames avec HAGIRE ne peuvent se voir créditer d'un certificat HOZON .

- TOKUBETSU HOZON TOKEN ( sabres spécialement dignes de préservation ) :
Les lames qui, dans l'ancien système étaient jugées : TOKUBETSU KISHO , KOSHU TOKUBETSU KISHO ou les HOZON présentant un artisanat de la forge parfait et un très bon état de préservation , peuvent recevoir ce certificat
sauf :
1 - Si ces lames sont fatiguées , usées de façon significative , sont victimes de défauts ou dégats " kizu " ou ont été réparées de telle façon que l'intégrité esthétique de la lame en soit atteinte .
2 - Les lames retrempées ne peuvent recevoir ce certificat sauf si elles émanent de façon indéniable de très fameux forgerons , référencés " très haut " dans le panthéon de la forge japonaise .
3 - Le travail de la période EDO , réalisé par des forgerons renommés mais dont la qualité est estimée comme moyenne voire basse , ne peuvent percevoir ce certificat .
4 - Les oeuvres datant de MUROMACHI ou EDO , mumei ( non signées ) , ne peuvent recevoir ce certificat .
5 - Les lames raccourcies " SURIAGE " , avec donc un MEI coupé , ne peuvent etre gratifiées de ce certificat .
6 - Les lames avec un HAGIRE ne peuvent recevoir ce certificat .

- JUYO TOKEN ( Sabres IMPORTANTS )
1 - Les lames des périodes HEIAN à EDO , étant créditées d'un des certificats précédents ( récent ou ancien ) , présentant une extreme qualité d'éxécution ( forge ) , de même qu'un excellent état de conservation , sont jugées comme JUYO BIJITSUHIN et peuvent recevoir ce papier .
2 - Les lames répondant aux critère ci-dessus et réalisées pendant ou avant la période NANBOKUCHO , peuvent recevoir cette distinction même MUMEI .
La règle pour les lames MUROMACHI ou EDO , est qu'elles doivent etre UBU NAKAGO (autrement dit inaltérées ) et zaimei pour recevoir ce titre .

- TOKUBETSU JUYO TOKEN ( Sabres SPECIALEMENT IMPORTANTS )

Ce sont ceux parmi les " JUYO TOKEN " qui présentent des caractéristiques exceptionnelles au sens littéral du terme , hors du commun , parfaitement identifiées , parfaitement conservées , les meilleures JUYO BIJITSUHIN voire même méritant le titre de JUYO BUNKAZAI . Ces sabres reçoivent ce titre prestigieux .

Certains SHINSA peuvent etre organisés hors du JAPON , notamment dans le cadre du NTHK , mais uniquement à titre privé .

Article provenant du site nipponto-ken.fr

Précisions de l'auteur :
Toutes les indications et explications  techniques ont fait l'objet d'une
compilation , d'un recoupement et/ou d'une réécriture de ma part.les sources 
sont issues d'ouvrages francophones ( traduits ou natifs ) ou
anglophones ( donc inaccessibles à ceux hermétiques à l'anglais ) et ils
sont tous extraits des ouvrages cités en références dans le site
nipponto-ken.fr.Ils sont donc accessibles à tous ! ( je ne suis pas l'auteur 
des textes sources ) .
Seuls , les avis donnés ( sur les ouvrages littéraires, sur les films  
ou sur la pratique du sabre ...) sont personnels et peuvent être soumis
à mon approbation .



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