**Iaï Do la voie de l'unité de l'être

3/12/11

Article provenant du site    nippon.to.free.fr


L'étude du sabre japonais est une pratique qui occupe une place à part entière parmi les voies martiales actuelles.

    Deux éléments composent la pratique du sabre :

        Iaï : discipline du dégainement du sabre

        Ken : maniement de l'arme sortie du fourreau

    A travers tous les documents édités, il serait possible de classifier les différents arts martiaux japonais en cinq catégories de pratique

        Les plus anciens arts de combat : Ko Bujutsu

        Les voies martiales anciennes issues des précédents : Ko Budo

        Les arts de combat actuels : Shin bujutsu

        Les pratiques non sportives et non compétitives adaptées au monde comtemporain : Shin Budo

        Les pratiques actuelles de self défense et sports de combat : Gendai Budo

    Ko Bujutsu

        Au travers de son histoire, le Japon fut dirigé par l'aristocratie guerrière ( Bushi ). Le métier des armes était leur domaine. Selon les contextes: social, éthique, historique de l'époque, les situations de conflit amenèrent à la création de groupes de combat, de compagnies militarisées, pour défendre leurs privilèges ou arriver à leur fins politiques. Le Ko Bujutsu était le b.a-ba des connaissances fondamentales dont le guerrier avait besoin pour réaliser son devoir.

        Ces pratiques étaient caractéristiques:

        Elles étaient utilisables sur le champ de bataille, en situation de guerre.

        Le maniement des armes leur principal centre d'intérêt en étudiant en même temps la constitution des armures de l'époque

        Cette formation était dispensée dans des unités militaires composées de guerriers.

        Le contenu de cette formation est d'ordre physique, technique avec les armes, étude de la stratégie, de la tactique, et de la diplomatie etc...

    Ko Budo

        Le japon connaît au 17ème siècle, une unification politique, qui transforme la vie sociale par la fin des guerres. Il s'exerce une concentration de population de ville par rapport au monde rural. De ce fait, les conflits sont localisés et d'ordre civils. L'équilibre de cette société crée un nouvel essor développant le culturel et l'artistique. Le concept de " voie martiale " apparaît. Le guerrier devient un élément positif et constructif au sein de la socièté.

        Le Ko budo se transforme. Le champ de bataille fait place au conflit civils, généralement limités au milieu urbain, et à l'intérieur des maisons.

        Le contrôle et le maintient en vie de l'adversaire devient important alors qu' ultérieurement son anéantissement était le seul but.

        La spécialisation de l'enseignement est une conséquence face aux nouvelles formes de conflits. Les techniques sont moins nombreuses au sein des écoles mais plus orientées vers la self défense et le maintient de l'ordre.

        Développement de techniques à mains nues, utilisation d'armes inefficaces sur un champs de bataille ( éventails en fer, bâtons, etc..)

        Les armes de guerre encombrantes sont inutilisables en ville, aussi des écoles modifient les armes, concoivent des protections ou diminuent les techniques pour des rencontres non mortelles entre différentes écoles.

        en conclusion, l'intégration de l'individu dans la société devient plus harmonieuse et devient aussi importante que l'efficacité combative.

    Shin Bujutsu

        Après 1870, le Japon se modernise, sa structure sociale s'effondre et le métier de guerrier se restreint. Le Japon a besoin de forces militaires identiques aux autres pays modernes. Le Shin Bujutsu contient les techniques de la force militaire japonaise de 1870 à nos jours. A ces techniques militaires importées, les japonais n'en n'ont pas moins délaissé leurs anciennes méthodes de combat, bien au contraire, ils ont su les incorporer. L'art du combat à la baïonnette ( Juken jutsu ) en est un bel exemple.

    Shin Budo

        Cette catégorie est constituée des pratiques inspirées par le Ko Budo et maintient les mêmes valeurs en les accommodant à notre monde et à sa mentalité moderne. Son éthique évite toute forme d'application sportive ou compétitive.

        Tout en conservant leurs aspects traditionnels, ces disciplines orientent leur message vers plus de spiritualité et prêchent pour la transformation de l'agressivité et de la violence en communication pour mieux vivre dans notre société

    Gendai Budo

        Cette catégorie récente offre une grande diversité de disciplines. Les pratiquants, dans une majeure partie sont préoccupés par l'aspect sportif et compétitif de leurs disciplines respectives. Ces rencontres sportives sont quelques parts dénuées de l'attrait du combat puisque dans l'organisation, des paramètres ( poids, âges égaux, balle au centre, etc... ) sont scrupuleusement imposés. Or dans l'art militaire, on cherche tout sauf l'égalité lors d'une confrontation. On engage les hostilités que parce que l'on est sûr de gagner.

    IAÏ - DO

    L'art de dégainer le sabre japonais est peut être la discipline martiale la plus contreversée et la plus inutile des pratiques martiales japonaises.

    A quoi peut servir une telle discipline dans le monde moderne ?

        La pratique du Iaï se situe dans les catégories Ko et Shin Budo. Ceci donne quelques raisons de s'y intéresser.

    L'intérêt historique et culturel. Certains étudiants de la voie, consacreront du temps à l'apprentissage de la langue japonaise, à l'histoire du Japon, à la calligraphie, à l'art floral ( Ikébana ) ou à d'autres formes de voies martiales .

        Un exercice physique qui conduit à un meilleur état de santé, qui nous fait prendre plus conscience de notre équilibre de corps.

    L'acquisition de la capacité à se défendre, avec compréhension et en transposant la violence et l'agression.

        Maîtrise de soi, capacité à se concentrer, à prendre conscience du temps et vivre pleinement le moment présent.

    Le dégainement du sabre japonais apporte lors de son étude quelque chose d'utile et de positif.

    Pour une meilleure compréhension dans l'apprentissage, on peut distinguer trois étapes.

                 

Le travail individuel - TANDOKU RENSHU

    Comme pour tout apprentissage, on commence par les rudiments; il faut apprendre à s'habiller correctement, à positionner son sabre, et à se comporter (Shisei) avec tous les principes liés à l'étiquette (Reishiki ) de la pratique du Iaï. Parallèlement, l'élève abordera des aspects plus techniques: Consciense et compréhension du corps (biomécanique), comment s'active le corps dans l'exercise. Cette formation sera contenue dans les exercises répétés: les suburi. Dans ces formes étudiées , l'élève apprend les déplacements du corps (taï sabaki), la garde fondamentale (kamae) et la relation avec les coupes (hasuji), les différents dégaiements (nuki waza), les variantes dans les coupes (uchi waza), le rythme à donner dans les coupes (seme), les pas et les directions des coupes ( happo giri).

    Tous ces exercises, ont pour objectif non seulement la formation à la technique mais aussi à la construction musculaire du corps. A chaque étape de la formation, l'élève doit pouvoir distinguer entre les techniques de grande facilité d'excécution et les autres beaucoup plus possibles.

    Après cette instruction initiatique de base, le travail s'orientera vers la pratique. Shohatto, premier kata mais quasi fondamental de l'étude, ce kata contient l'essence même de la pratique. Ce mouvement est constitué de quatre étapes :

        Nuki Tsuke : le dégaiement et coupe : c'est le moment où le sabre sort du fourreau.

        Kiri Tsuke : la ou les coupes principales, le sabre est hors du fourreau

        Chiburi : geste simple qui débarrasse la lame du sang qui est censé s'être déposé dans la coupe ( réalité d'un duel )

        Noto : fin du combat, rengainage du sabre.

         

Le travail à deux - SOTAI RENSHU

    La seconde étape qu'il convient d'assimiler est le travail avec un adversaire ( partenaire d'entrainement ) ou plusieurs. Le kata est le principal centre du travail du Iaï, cependant il est des éléments importants qui seront ingérés par la pratique avec un adversaire. Ce travail avec partenaire(s), apporte la compréhension et démontre le sens du mouvement vu dans la pratique individuelle. Le kata n'est pas toujours intégralement possible dans l'exercise à deux.

    Un élément très important est la notion d'espace et de temps ( Ma - aï ). Il est essentiel de maîtriser cette notion, à chaque instant, il y a une distance particulière qui nous sépare de l'action finale.

    Cette notion d'espace est définisable par différentes phases de compréhension

    TO - MA

    La " grande distance ": l'instant de la provocation, dans ce moment tout est possible, la sécurité est encore présente.

    CHU ou NAKA - MA

    l'espace se restreint, il faut mettre en place les éléments techniques qui assureront le déroulement de l'action finale

    CHIKA -MA

    l'engagement est là, tout est en ordre parfait ; la confrontation avec l'adversaire est inulectable.

    UCHI - MA

    l'instant final, la distance et le temps se confondent pour se solder par l'excécution parfaite de la technique.

    Le travail à deux apporte une notion d'ensemble, AWASE : littéralement " lié avec ou ensemble ". Quelques soient les éléments de la situation, l'action doit être en parfaite harmonie: action parfaite au bon moment.

    pour être reconnu compétent, le combattant se doit de maîtriser d'autres aspects non négligeables; il lui faut acquérir la capacité à faire face à l'adversité, pour que le combat tourne en sa faveur. Résoudre, désamorcer, transformer les attaques, les agressions, la violence, l'adversité avec le plus d'efficacité possible est peut-être la leçon la plus importante à retenir dans la pratique du sabre.

La coupe - TAMESHIGIRI

    La dernière étape du parcours de l'élève sera la coupe avec une vraie lame. Cet ultime travail nous donne la possibilité d' appliquer et de corriger toutes les données fondamentales emmagasinées au cours de l'étude et d'utiliser son potentiel physique de façon correcte ( inspiration - expiration ( Kokyu - Rokyu )

    Vu le coût d'acquisition d'une vraie lame, cette pratique engage l'élève à un comportement digne de la discipline, au respect strict des régles et de la sécurité. Les séances de coupe, sont des occasions exceptionnelles pour parfaire le travail sur soi-même.

    Prendre une garde et couper jusqu'à terminer net dans une autre position de garde et recommencer.

    Montrer le plus grand contrôle de son corps et de son action en excécutant le minimum pour réaliser la bonne coupe. ( arrêt de la lame juste à la sortie de la cible), En ce cas vous montrerez une parfaite maîtrise de votre force, et de votre arme . Ceci est très difficile à réaliser.

    Ne jamais oublier que l'intérêt de la coupe se résume à

    Couper soi-même son propre égo !!!


     

Article provenant du site    nippon.to.free.fr

 

 




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