**Historique du Kashima Shin-Ryu

11/10/11

Article provenant du Site Kashima Shin-Ryu

 

Les origines de Kashima-Shinryû résident dans un rituel d'exorcisme appelé harai-tachi qui est supposé avoir été basé sur la technique d'épée de Takemikazuchi-no-Mikoto, la divinité vénérée au grand temple de Kashima, dans la ville de Kashima, préfecture d'Ibaraki. D'après la tradition, au 7eme siècle, un célèbre intendant du temple, Kuninazu-no-Mahoto, développa à partir d'harai-tachi une série de techniques qu'il appela shinmyo-ken (épée du mystère divin), une expression pure du shinbu - l'addition du vrai et divin art martial, un idéal qui résume et transcende à la fois le combat physique - exécuté dans un état d'esprit d'impartialité absolu et de rectitude moral. L'art que Kuninazu découvrit devint connu généralement sous le nom de kashima-no-tachi, i.e. "l’épée de Kashima".

 

A la période médiévale, le grand temple de Kashima était devenu un centre important pour l'étude des arts martiaux. l'art martial Kashima-Shinryû, tel qu'il est actuellement, pris forme grâce aux efforts combinés de 3 guerriers : MATSUMOTO Bizen-no-kami Ki no Masamoto, KUNII Genpachiro Kagetsugu, et KAMIIZUMI Ise-no-kami Fujiwara no Hidetsuna.

Autour du 16eme siècle, KUNII Kagetsugu, un guerrier de Shirakawa dans le nord-est du Japon et un responsable de la branche du temple de Kashima là-bas, fit la découverte de nouvelles visions sur la nature de l'art martial. Il développa son inspiration par lui-même pendant un certain temps puis se rendit à Kashima où il groupa ses idées avec celles de Matsumoto Bizen-no-kami, un membre d'une des quatre principales familles vassales de la maison de Kashima et un intendant héréditaire du grand temple de Kashima. La rencontre des esprits de Matsumoto et Kunii marqua la naissance de Kashima-Shinryû. Les historiens traditionnels de l'école reconnaissent Matsumoto, qui était apparemment plus âgé que Kunii, en tant que fondateur de l’école résultante, et donnèrent à Kunii le statut de conseiller du fondateur.

Le principe central de la technique d'épée de Matsumoto était le concept d'Ichi-no-tachi. "Ichi" fait référence au nombre "un" et est également un homophone pour "position", indiquant la meilleure, la plus proéminente, la plus avantageuse position; et il porte également le sens d'"une dimension". Ichi-no-tachi signifie ainsi "le coup d'épée le plus avancé". C'est une technique extraordinaire, à la fois simple et brillante, qui, proprement exécutée, est en théorie impossible à contrer.

Parmi les plus célèbres étudiants de Matsumoto, on trouve ARIMA Yamato-no-kami Kiminobu, TSUKAHARA Bokuden, et, d'après les sources de Kashima-Shinryû et de Jikishinkageryû, le 3eme fondateur de Kashima-Shinryû, KAMIIZUMI Ise-no-kami. Bien que quelques historiens ont mis en doute la relation entre Kamiizumi et Matsumoto, les preuves disponibles fournissent des arguments convaincants. De toutes façons, la tradition de Kashima-Shinryû cite Matsumoto en tant que fondateur et retrace son héritage sur 2 lignées. la première, le Soke ou "famille du fondateur" vient de l’étudiant de Matsumoto : KUNII Kageyiko, un des fils de Kagetsugu. Cette lignée s'est perpetuée à travers la famille KUNII jusqu’au Soke actuel (22ème génération), Kunii Masakatsu.

La deuxième lignée, le Shihanke ou "famille de l'instructeur", fut séparée de la lignée Soke depuis Kamiizumi et continua sur 9 générations jusqu'au 18eme siècle, quand Kunii Taizen reçut le certificat de maîtrise à la fois de son père, Yoshinori, et de Ono Shigemasa, le 11eme Shihanke, et réunit les 2 lignées.

Sous le régime Tokugawa qui vint au pouvoir en 1600, la famille Kunii maintenut une existence calme en tant que samouraï de campagne dans la partie nord du Japon et tout en étant considéré avec suspicion et hostilité par le shogunat. Pendant les 3 siècles suivants Kashima-Shinryû resta principalement hors des lumières de l'histoire, survivant dans une relative discrétion en tant que tradition familiale dans la lignée Kunii. Au cours du 20eme siècle toutefois, cet art atteint un nouveau pic de développement et de renommée grâce au 18eme Soke/Shihanke, Kunii Zen'ya. Maître de 1914 jusqu’à sa mort en 1966, Kunii se dévoua corps et âme à l’épée, combinant les découvertes glanées au cours d'une vie d'entraînement physique et spirituel sévère pour réexaminer et affiner chaque aspect des techniques et de la philosophie de Kashima-Shinryû, en harmonie avec l'esprit du hoyo-doka, ou "approbation et résolution".

 

Zen'ya mit fin à la tradition familiale en nommant SEKI Humitake en tant que 19eme Shihanke et principal héritier de son enseignement. Dès lors, le titre de Soke devint essentiellement honorifique puisque la responsabilité de l'instruction et de l'épanouissement de l'art repose entièrement sur le Shihanke. Toutefois Zen'ya vit cette situation plus comme le retour à une ancienne tradition : l'existence de lignées distinctes entre Shihanke et Soke.


prise de jûjutsu entre KUNII Zen'ya (18eme héritier, de face) et SEKI Humitake (19eme héritier) au dojo KSSR Kunii, dans le milieu des années 1960

Aujourd'hui, Kashima-Shinryû continue, comme il l'a fait sur 19 générations, à préserver et affiner l'essence de l'art martial traditionnel. Sa mission est résumée comme suit dans le Kashima-Shinryû Ogi, un énoncé des principes essentiels de l'enseignement de l'école : " Kashima-Shinryû conditionne d'abord le corps, puis cultive l'esprit des samouraïs et l'humanité, pour finalement atteindre la compréhension du phénomène de création de l'univers. Ceci est le secret, la vérité profonde de Kashima-Shinryû. De même que dans les temps anciens, ceci est la grande voie du Japon sacré."

Afin de réaliser cette mission dans le monde moderne, et pour apporter cet art à la société d'aujourd'hui comme plus qu'une simple méthode de combat, Kashima-Shinryû conduit ses activités à travers la fédération Kashima-Shinryû de sciences martiales, basée à l'université de Tsukuba. Cette organisation holistique s'occupe des entraînements de base des arts martiaux japonais dont kenjutsu, jûjutsu, lance, battojutsu et d'autres armes traditionnelles dans les lycées, universités et autres établissements publics au Japon et à l'étranger.

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