**Le Kashima-Shinryu

6/10/11


Article provenant du site  Kashima -Shinryu et publié
sous le titre :



 

    Comme expliqué dans la section histoire, Kashima-Shinryû prit d'abord forme lorsque MATSUMOTO Bizen-no-kami Ki no Masamoto développa Ichi-no-tachi. Cette technique représente l'expression physique ultime d'une approche de l'art du sabre basée sur l'application équilibrée des 5 lois liées (goko-no-hojo) connue en tant que : mouvement et immobilité font un (dosei ittai), création et manifestation font un (kihatsu ittai), attaque et défense font un (kobo ittai), vide et réalite font un (kyojitsu ittai), et Yin et Yang font un (in'yo ittai).

    Un principe spirituel, à l'opposé de cette technique, fut introduit par le 12eme Shihanke, KUNII Taizen Minamoto no Ritsuzan, lorsqu'il formula Musoken (épée non-sortie). Ichi-no-tachi met en valeur les 5 lois liées pour révéler le principe de fonctionnement de leur régénération (shintô no genri), alors que Musoken distille les 5 lois liées en kiate-no-koto (attaquer avec le ki). Kashima-Shinryû se développa sous ce type de fonctionnement, dans lequel chaque maître s'attacha à raffiner toujours plus les principes sous-jacents de l'art en techniques se rapprochant encore de l'idéal du shinbu (pouvoir martial et moral ultime). Ainsi, les applications techniques qu'ils élaborèrent ne sont pas distinctes les unes des autres, mais incluent en elles-mêmes les bases de chaque autre technique de la même matrice qu'est Kashima-Shinryû.

 

    Aussi essentiels que les 5 lois liées, qui guident Kashima-Shinryû par son ensemble unifié de principes philosophiques ou métaphysiques, sont les 5 vecteurs (ho-en-kyoku-chok-ei) qui présentent un ensemble unifié de principes physiques qui contrôlent les mouvements de Kashima-Shinryû. Ils s'assurent que toutes les techniques correspondent bien aux formes fondamentales d'interactions en spirale. Puisque Kashima-Shinryû enseigne que le but ultime de l'art martial est d'appréhender "les principes de création de l'univers", les techniques martiales que chacun pratique doivent également être exécutées en accord avec le cycle sans début et sans fin d'émergence, réintégration, et ré-émergence (hakken, kangen, suishin) démontré par tous les phénomènes naturels.

    La façon dont les membres de Kashima-Shinryû se tiennent, par exemple, permet à leur épée de se trouver dans la même position lorsque la technique est amorcée et lorsqu'elle se finit, ainsi la dynamique du mouvement dans la technique en elle-même rejoint celle de l'immobilité.

 

    La forme actuelle de Kashima-Shinryû est le résultat des efforts du 18eme Shihanke, KUNII Zen'ya (1894-1966), qui cultiva son entraînement aux arts martiaux jusqu'aux limites de l'endurance humaine puisqu'il réévalua, suivant les préceptes des 5 lois liées, chaque technique reçue dans la tradition et s'évertua à les rehausser au plus haut niveau spirituel des arts martiaux japonais qu'il identifia comme étant "l’épée de Takemikazuchi de Hoyo-Doka"(approbation et résolution). Ceci constitue l'essence de l'art martial dont le 19eme Shihanke, SEKI Humitake, hérita et qu'il enseigne dorénavant à la prochaine génération au travers de méthodes éducatives appropriées au monde actuel.

Kashima-Shinryû forme un système d'art martiaux complet, dans lequel chacune des techniques a, à la fois, des applications omote (extérieur) et ura (intérieur). Dans cet ensemble d'extérieur et intérieur unifié (hyori ittai), son système externe est représenté par le kenjutsu (épée), kaikenjutsu (couteau), battojutsu (couper en degainant), jojutsu (baton), sojutsu (pique) et naginatajutsu (lance), et son système interne comprend entre autres jûjutsu et bojutsu. Suivant les circonstances, une technique externe peut, même au moment où elle est appliquée, devenir une technique interne. Chaque technique reposant sur les mêmes principes que toutes les autres, si l'un maîtrise les techniques de bases de kenjutsu et de jûjutsu, alors il peut librement et habilement employer les techniques de n'importe quel autre partie du curriculum de Kashima-Shinryû.

Pour cette raison, une brève présentation des curriculums de kenjutsu et jûjutsu peut suffire à révéler la structure sous-jacente de l'ensemble du curriculum de Kashima-Shinryû.

 

Kenjutsu

    L'entraînement de Kashima-Shinryû suit un curriculum composé des séries d'exercices suivants :
Kihon Tachi, Ura Tachi, Aishin Kumi Tachi, Jissen Tachi Gumi, Kassen Tachi, et Tsubazeri - Taoshiuchi. Le battojutsu constitue un apport indispensable au kenjutsu. Tous ces exercices sont enseignés par kuden (enseignement oral).

Kihon Tachi
Cette série correspond au "hojo-no-kata" qui était transmis au sein de la lignée des Shihanke durant la période où il était connu sous le nom de Jiki-Shinkageryu. A l'origine le Hojo-no-kata consista en un ensemble de 5 exercices, mais le 4eme Shihanke, OGASAWARA Shingensai, les réorganisa en un ensemble de 4 exercices. Plus tard, lorsque le 12eme Shihanke, KUNII Taizen, réintroduisit Kashima-Shinryû sur les bases du Tengu sho (rouleau du Tengu), il revint à l'idée originale de l'ensemble de 5 exercices en tant que base pour l'entraînement à l’épée.

Les exercices de Kihon Tachi consistent en duels à distance rapprochée (tachiai) qui permettent d'internaliser le but ultime (gokui) de "épée, esprit, corps : 3 en tant qu'un" (ken-shin-tai sanmi ittai). Ils sont toujours effectues avec des bokuto (épée d'entraînement en bois). Ces exercices sont les premières techniques apprises dès que quelqu'un rejoint Kashima-Shinryû, et sont les techniques que tout membre, qu'importe son niveau, pratique au début de chaque entraînement. Bien que d'apparence simple, ils consistent en l'essence même de toutes les techniques de Kashima-Shinryû. Ainsi, même en ayant suivi assidûment l'entraînement aux arts martiaux pendant 10 ou 20 ans, il est toujours impossible d'épuiser toutes les implications cachées dans le fond de Kihon Tachi.

Ura Tachi
Ces exercices amènent les pratiquants à appliquer les techniques lorsqu'ils s'approchent l'un de l'autre (yukiai) et à calculer la distance d'engagement et le timing (maai). Avec la pratique d'Ura Tachi, on est amené à comprendre que les techniques de Kashima-Shinryû ne sont pas réactives mais requièrent que l'un saisisse l'initiative (sen-sen-no-sen). Cette approche est complètement différente des stratégies basées sur le contre d'une attaque déjà engagée.

Aishin Kumi Tachi
Ces exercices requièrent d'un pratiquant qu'il apprenne à utiliser les mouvements en spirale pour unifier l’épée avec le flot initial de ki, et ainsi maîtriser une situation dans laquelle les 2 parties tentent d'utiliser les mêmes mouvements l'un contre l'autre. Les techniques d'épées pratiquées dans ces exercices sont identiques à ceux réalisés par les guerriers de haut rang avant même l'apparition de Kashima-Shinryû en tant qu'école identifiable. Durant plusieurs siècles, ils furent legués et affinés par les générations successives de la famille KUNII.

Jissen Tachi Gumi
Ces exercices enseignent au pratiquant à maîtriser les duels qui s'amorcent juste hors de portée des coups (ippo itto maai). A l'instant où le shitachi (partenaire étudiant) initie le mouvement, le uchitachi (partenaire enseignant) répond par la lecture et le suivi de son mouvement dans une tentative de saisir l'initiative (go-no-sen). le shitachi est ainsi amené à exécuter la technique au plus haut niveau d’urawaza (technique interne). Pendant le 19eme siècle, lorsque Kashima-Shinryû était enseigné sous le nom de Shinkageryu aux guerriers activistes du domaine de Mito et autres, l'entraînement de kenjutsu était focalisé sur cet ensemble d'exercices seuls.

Kassen Tachi
Ces exercices enseignent à maîtriser les techniques adaptées aux champs de bataille dans le temps où les combattants portaient les armures traditionnelles japonaises et se chargeaient en duel à distance (yukiai). Ces techniques exploitent les points faibles de l'armure et emploient des principes mécaniques sophistiqués pour déséquilibrer l'adversaire.

Tsubazeri - Taoshiuchi
Ces exercices amènent le pratiquant à maîtriser les affrontements à partir du moment où il se trouve garde contre garde avec un adversaire expérimenté. Sans se séparer de son épée, le pratiquant emploie un type spécial de jûjutsu.

 

Battôjutsu

 

Kashima-Shinryû enseigne le battojutsu en tant qu'affrontement de kenjutsu commençant alors que l’épée est encore dans le fourreau. De vraies épées japonaises (nihonto) sont utilisées pour la pratique. Ces exercices nécessitent que le pratiquant apprenne à répondre à l'attaque de l'uchitachi par l'évitement du coup en dégainant son épée et en prenant, dans le même temps, le contrôle de la situation. Les débutants apprennent les bases en s’entraînant seuls en face d'un uchitachi imaginaire. Toutefois une vraie pratique à deux est essentielle afin de développer l’habilité à détecter et à se mouvoir avec l'énergie, ou ki, de l'uchitachi.

 

Kuden

 

L'enseignement oral (kuden) donne vie et sens aux exercices présentés précédemment (ainsi qu'à tous les autres) en s'assurant qu'ils soient exécutés correctement, que leur signification soit clairement comprise, et qu'ils soient réalisés suivant la philosophie de Kashima-Shinryû. Sans le support de l'initiation orale (par le biais d'un instructeur qualifié), Il n'est même pas envisageable de commencer l'apprentissage des arts martiaux de Kashima-Shinryû. Il est ainsi évident que celui qui a manqué l'enseignement oral complet ne connaît pas la vraie nature de Kashima-Shinryû et ne peut donc pas l'enseigner. Encore plus évident est l’impossibilité d'apprendre en se contentant de regarder et d'imiter tout seul les mouvements d'un autre pratiquant, en personne ou en vidéo.

 

 

Extérieur et Intérieur font un

    Lorsqu'un pratiquant atteint la maîtrise des exercices précédents de kenjutsu, qui constituent l'art externe, alors il est censé être capable d'apprendre les nouvelles techniques des arts internes, tels que jûjutsu ou bojutsu, aussi facilement qu'en un jour d'entraînement. Ceci est possible car les mouvements corporels basiques utilisés en kenjutsu sont également utilisés pour tous les autres aspects du curriculum de Kashima-Shinryû. En d'autres mots, les mêmes mouvements sont pratiqués dans les entraînements de kenjutsu, jûjutsu, etc.

    Enfin, les différences de puissance physique pouvant jouer un rôle majeur dans la réussite des arts internes, un entraînement régulier est nécessaire aux débutants afin de maîtriser les mouvements basiques d'interaction en spiral qui vont permettre d'effectuer une projection en un seul mouvement et d'envoyer de l'énergie, ou ki, d'une manière efficace.

 

 

Jûjutsu

 

Afin de développer ces capacités, l’entraînement de jûjutsu de Kashima-Shinryû suit un curriculum organisé selon les séries d'exercices suivants : Reiki-no-Ho and Reikinage, Idori, Tachiwaza, Nagewaza, Kumiwaza Gusokudori, Toritegaeshi, et Ushirowaza. Tous ces exercices sont bien évidemment enseignés par Kuden.

Reiki-no-Hô et Reikinage
Ces exercices ne sont pas organisées en séries de techniques déterminées mais constituent les mouvements caractéristiques sur lesquels toutes les techniques de jûjutsu Kasima-Shinryu sont basées. Ils permettent de déplacer le corps tout en neutralisant et projetant de l’énergie, et permettent également de développer de puissants mouvements physiques. Selon la mythologie enregistrée dans le Kojiki (Récit des affaires anciennes, 712), Reiki-no-Ho fut exécuté en premier par Takamikazuchi-no-Mikoto, la déité de Kashima, lorsque sa mission de pacifier les déités terrestres mineures fut mise à l'épreuve par une autre déité nommée Takeminakata. D'après le mythe, Takeminakata tenta de saisir le bras de Takemikazuchi. Cependant ce dernier changea son bras en une colonne de glace, puis le changea à nouveau en une lame d'épée, ce qui fit reculer de peur Takeminakata. A son tour, Takemikazuchi empoigna le bras de Takeminakata comme s'il s'agissait d'une jeune pousse de plante, l'écrasa et le jeta au loin. Ainsi lors de la pratique de ces exercices, le pratiquant tente d'approcher le pouvoir suprême retranscrit dans ce récit mythique.

Idori
Ces exercices sont exécutes en position seiza, i.e. assis, les jambes pliées sous le corps. Cette posture limite la liberté de mouvements ainsi tout mouvement superflu doit être évité. De plus les techniques ne peuvent pas être efficace à partir de cette posture sans utiliser l'énergie depuis le tanden (bas abdomen) pour la projeter en même temps que le mouvement est exécuté. Pour cette raison, ces exercices requièrent de maîtriser la détection, la déviation et enfin le contrôle de l'énergie, ou ki, de l'ukete (le partenaire dans le rôle de l'enseignant).

Tachiwaza
Ces exercices sont exécutés en tant que confrontations debout (tachiai). Plusieurs de ces exercices répliquent les mêmes mouvements que dans la série Idori mais avec une liberté de mouvement pour les jambes. Chaque exercice commence avec omotewaza (techniques externes) qui invitent le kaeshiwaza (contre-technique) de l'ukete. Ces exercices requièrent donc que le pratiquant apprennent à appliquer eux-même omotewaza au niveau d'urawaza (technique interne).

Nagewaza
Ces exercices sont exécutés en tant qu'affrontements mobiles (yukiai), ce qui introduit une difficulté supplémentaire pour le calcul des distances et du timing. Ils nécessitent d'apprendre à répondre à une attaque grâce à l'utilisation mécanique optimum de sa force et sont ainsi une excellente pratique pour maîtriser et internaliser les principes fondamentaux exprimés dans l'enseignement des 5 lois liées et des 5 vecteurs de Kashima-Shinryû.

Kumiwaza Gusokudori
Ces exercices enseignent les techniques de projection pouvant être utilisées sur les champs de bataille entre combattants habillés avec les armures traditionnelles qui s'affrontent (yukiai) après avoir perdu leurs armes. De même que les exercices de Kassen en kenjutsu, ces exercices de jûjutsu sont les réminiscences d'un autre âge. Les armures limitent la liberté de mouvement, ainsi ces exercices nécessitent l'apprentissage des principes mécaniques de levier et de poulie.

Toritegaeshi
Ces exercices avancés et variés se focalisent sur la riposte d'attaques diverses telles que empoignade, coup de poing, coup de pied, ou même armes de poings. Certains exercices impliquent des situations où le pratiquant ne peut utiliser ses bras, ou alors des situations où des obstacles interdissent des mouvements dans certaines directions. Ces exercices nécessitent que le pratiquant apprenne à appliquer les principes de jûjutsu de Kashima-Shinryû dans n'importe quelle circonstance, y compris dans notre société industrialisée moderne.

Ushirowaza
Ces exercices se focalisent sur les attaques initiées depuis le dos du pratiquant.

 

Kuden

 

Bien évidemment, l'enseignement oral est autant indispensable pour l’apprentissage du jûjutsu que pour n'importe quel autre aspect de Kashima-Shinryû. Il est fortement déconseillé de pratiquer ces techniques sans la supervision d'un enseignant certifié.

 

Entraînement des Kata

 

Les entraînements de Kashima-Shinryû se déroulent suivant la méthode traditionnelle de pratique par paire (kata keiko). Ces exercices sont réalisés d'une façon la plus réaliste possible afin de permettre aux pratiquants d’acquérir les principes de base pouvant être employés librement sans se cantonner à des formes rigides prédéterminées telles que rythmes constants, séquences, positions.. Pour cette raison, les entraînements de Kashima-Shinryû sont considérés comme des schémas flexibles et non pas une suite de mouvements rigides. Les styles anciens (koryu) se doivent d'être maîtrisées en tant qu'arts martiaux vivants, dynamiques et efficaces.

Article provenant du site  Kashima -Shinryu









Bryaxis.webador.fr
 
devis-travaux-maison-pro.fr

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégorie

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !



Créer un site
Créer un site