*Joël Roche - L'harmonie du conflit

3/9/11


Article provenant du Site CLAN TAKEDA





Takeda : Qu'elle est votre définition de l'Aïkido ? Que peut-il apporter ?
Joël Roche : Qu'est-ce que ça peut apporter ? Beaucoup de choses ! Déjà l'Aïkido est un art martial qui a pour finalité le développement de la personne, c'est un Do, Ai-Ki-Do, avec la notion d'Aiki, l'Aiki c'est l'harmonisation et l'union, ça veux dire qu'il faudra s'harmoniser avec soi même, harmoniser le corps, harmoniser l'esprit déjà, et d'autre part les deux ensemble, et ensuite s'harmoniser au partenaire, donc arriver à créer avec le partenaire d'harmonieux, ce qui est un paradoxe puisque au départ la situation est un conflit puisqu'il y a un attaquant et un attaqué. Au travers de l'art martial, essayer de développer des capacités d'harmonisations.

Takeda : Vous pratiquez beaucoup les armes, selon vous qu'apporte le mélange de cette pratique et du travail à main nues ?
Joël Roche : Je ne pratique pas que les armes, je pratique d'abord et avant tout l'aïkido, ce qu'on appelle classiquement l'aïkido : le travail à mains nues. Mais il se trouve que j'aime énormément les armes, le sabre japonais, le bâton, le couteau…je crois qu'il ne faut pas dissocier les armes et l'aïkido. Quand on entend les sensei qui pratiquent, qui ne font des démonstrations qu'à mains nues, on les entend parler sans arrêt de termes de sabres : Ils parlent de coupes, de piquer, d'aligner le corps dans le plan, etc.… c'est à dire que toute la pratique de l'aïkido est à mettre en parallèle avec le travail des armes. Sinon les armes doivent être utilisées en tant que prolongement du corps, c'est le paradoxe quand on est aux armes : travailler avec une arme veut dire être capable d'oublier l'arme, mais ça veut aussi dire l'intégrer de façon à en faire le prolongement du corps. Donc le propos avec une arme c'est de travailler le corps et d'être capable de le prolonger au travers d'un objet, c'est une extension quelque part…c'est donc l'occasion de revenir au travail du corps, ce qui rejoint complètement le travail à main nue : on n'a plus le corps, juste l'arme dans la main. Pour faire simple c'est un complément à mon sens indispensable à la pratique.
Tous les maîtres, comme maître Endo, pratiquent les armes : Ce matin il a commencé le stage par mimer tous les gestes de Iaido, dégainé de sabre, de couper, dans tous ses mouvements il a des gestes de coupe…les armes sont complètement imprégnées dans l'aïkido, parce que O'sensei Ueshiba, avait lui-même pratiqué énormément les armes avant de travailler différentes écoles de Tai-jutsu, de travail du corps.

Takeda : Tous les arts martiaux sont donc indissociables ?
Joël Roche : En aïkido, oui. O'sensei a crée l'aïkido après une vie entière consacrée aux arts martiaux, dont la pratique de la baïonnette, de la lance, du sabre de différentes écoles… La méthode qu'il a créé est donc issue de tout ce travail accompli dans sa vie. C'est donc indissociable, le dissocier serai, à mon sens, une erreur.

Takeda : On voit différentes formes d'Aïkido : L'aikibodu, le Tanto-ryu, le Takeda-ryu…en existe t'il de meilleurs que d'autres ? Faut-il rechercher l'efficacité ?
Joël Roche : L'aikibudo c'est un peu différent : Il s'agit d'une discipline très proche de l'aïkido, au départ c'est la même chose, mais issue d'une période antérieure de la pratique de l'aïkido, donc peut être de l'aikijutsu… sans doute se prévalent-ils de cet héritage. C'est un Aïkido plis simple, sans être péjoratif, avec une optique d'efficacité immédiate plus importante, dans le sens jutsu, dans le sens technique de défense. J'ai vu moi-même Alain Floquet, le sensei français de l'aikibudo préparer une démonstration, ça m'a semblé être la même chose que l'aïkido…mais tout cela est à part.
Sinon pour ce qui est des différentes formes d'aïkido, il n'y a pas eu de Kata créés, justement pour laisser une possibilité d'évolution. A partir du travail de O'sensei, beaucoup de sensei japonais qui ont suivi son enseignement et l'ont intégré, l'ont perçu avec leur personnalité, et ont développé des choses différentes…ce qui donne donc des courants qui peuvent sembler extérieurement très différents. A mon avis tout est aïkido dans la mesure où se retrouvent les principes fondateurs, et la forme peut changer du moment que les principes fondateurs sont là.

Takeda : Qu'apporte l'absence de compétition ?
Joël Roche : Je prendrai le raisonnement dans un autre sens : an Aïkido, il n'y a pas de gagnant, ni de perdants. Au départ il n'y a pas de dualité, dans la notion d'harmonisation on ne peut pas conserver la dualité. C'est quelque chose contre lequel il faut lutter, car on a tous ça à l'intérieur de nous, entre autre notre société nous le développe énormément…néanmoins, si on considère qu'on est dans une recherche de non-dualité et de faire un avec le partenaire, à ce moment il n'y a pas de notion de gagnant ou de perdant, pas de vainqueur, pas d'opposition. Il ne peut pas y avoir de compétition, pas de combat, c'est une recherche permanente.

Takeda : Merci beaucoup monsieur Roche

Interview réalisé par Gwel

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