Hokkaido, le Japon nature

27/1/15

Par  publié le  

 

AU JAPON, VISITER LA GRANDE ÎLE DU NORD, C'EST DÉCOUVRIR L'UN DES VISAGES LES PLUS INATTENDUS DE L'ARCHIPEL, CELUI DES GRANDS ESPACES. ICI, FORÊTS, LACS, CÔTES SAUVAGES FONT RESPIRER L'AIR DE LA SIBÉRIE TOUTE PROCHE. 

 

Hokkaido, le Japon nature

 

L'hiver est particulièrement rigoureux sur l'île. Ici, des grues rouges couronnées sur un étang en partie gelé.

 

 

Thierry Vezon/Biosphoto/AFP

 

Choisir Hokkaido, c'est choisir un autre Japon. Le plus vaste des 47 départements de l'archipel offre à ses hôtes de vastes étendues vallonnées, verdoyantes et faiblement peuplées, contrastant avec le reste du pays, plus contraint. Territoire essentiellement agricole, la grande île du nord abrite nombre de descendants des pionniers envoyés de gré ou de force, à l'ère Meiji (1868-1912), défricher ce territoire toujours un peu à part. Outre les paysages, l'île jouit également d'un climat différent. L'étéy est plus frais qu'ailleurs au pays du Soleil-Levant et l'hiver, particulièrement froid, avec des températures descendant fréquemment sous les moins 20 degrés. 

Le Japon ne s'est intéressé que tardivement à cette terre. Elle appartenait aux Aïnous, un peuple de chasseurspêcheurs dont le territoire s'étendait de Hokkaido à Sakhaline. En 1590, le shogunat d'Edo (aujourd'hui Tokyo) confie au seigneur Matsumae la tâche de pacifier l'île, alors appelée "Yeso". Un château est bâti à Hakodate et des comptoirs installés sur les côtes, comme à Wakkanai, dans l'extrême nord, où se développe une activité de pêche au hareng, mais les rigueurs du climat et les risques encourus limitent les progrès dans l'intérieur de l'île. 

Le Goryokaku d'Hakodat est réputé pour ses 1660 cerisiers

Tout change avec l'ouverture de l'archipel après la période d'Edo (1603-1868). La modernisation à marche forcée et la volonté de contrer la Russie, alors en pleine progression vers son Orient extrême, incitent Tokyo à mettre le territoire en valeur. 

A la fin du XIXe siècle, une agence de colonisation de Hokkaido organise des "tondenhei" (des groupes de soldats-paysans), souvent d'anciens samouraïs qui sont envoyés dans l'île pour la développer. Chacun reçoit un lopin de terre et doit assurer un service militaire. Des villes s'y développent: Hakodate, Sapporo, la capitale régionale connue pour sa bière, sa tour de l'horloge et son festival de la neige, en février, ou encore Asahikawa, dans le centre. Hakodate a su conserver un riche patrimoine architectural, civil et militaire, notamment l'ancien hôtel de ville et le Goryokaku, construit en 1864 sur le modèle des forteresses Vauban, aujourd'hui un lieu de promenade réputé pour ses 1660 cerisiers. 

Hokkaido accueille également, au pénitencier d'Abashiri, sur la côte nord, des condamnés. Ils travaillent sur les chantiers de routes qui traversent le centre de l'île, montagneux, au climat rude. Bâti dans les années 1890, l'établissement se visite toujours et reste un bel exemple de construction traditionnelle de l'ère Meiji. 

En hiver, sur la côte est, on peut apercevoir des otaries et des aigles venus de Sibérie

A l'est d'Abashiri, c'est la presqu'île de Shiretoko, désignée en juillet 2005 Patrimoine mondial par l'Unesco. Son nom, qui signifie "bout du monde", lui a été donné il y a plus de deux mille ans par les Aïnous. Bien que la majeure partie de la presqu'île(386 kilomètres carrés) attire plus de 2,5 millions de touristes par an, sa moitié septentrionale reste inaccessible. 

Son relief volcanique tourmenté, ses épaisses forêts de conifères et de bouleaux parsemées d'étangs offrent des paysagesuniques. Son pourtour dessine des criques entre des parois rocheuses tombant à pic dans la mer d'Okhotsk. Hokkaido étant, comme les autres îles de l'archipel, une terre soumise aux risques sismiques, il n'est pas rare de tomber sur des cascades d'eau chaude sulfureuse, que les Aïnous appelaient "l'eau des dieux", car elle ne gèle jamais, même en hiver... Là vivent de gros mammifères: daimsbaleines et ours bruns. En hiver, sur la côte est, on peut apercevoir des otaries et des aigles venus deSibérie

Une destination prisée pour les sports d'hiver

En quittant Shiretoko et en descendant vers le sud, il est recommandé de faire un détour par le parc national d'Akan, avec les lacs Kussharo et Mashu, considéré comme l'un des plus beaux points de vue de Hokkaido. Campingrandonnées, stations thermales et pistes de ski: ce parc, comme celui, plus à l'ouest, de Daisetsuzan, propose de nombreuses activités proches de la nature. Le"kotan" (mot aïnou: village) d'Akan reste imprégné de la culture de ce peuple. Au sud-est du parc, vers Kushiro et Nemuro, le visiteur découvre des paysages urbains ponctués d'indications en japonais et... en russe. Nemuro, petite ville, sur la péninsule du même nom, sans charme réel et durement frappée par les difficultés économiques, est également un port de pêche. De là partent les bateaux de pêche au crabe, dans une zone halieutique particulièrement riche, également connue pour ses saumons. Beaucoup d'échanges se font avec les Russes, dont le territoire n'est qu'à 2,4 kilomètres du cap Nosappu, le point le plus à l'est du Japon, que l'on atteint en longeant la côte de la presqu'île jusqu'à son extrémité, au-delà de Nemuro. De là, on peut apercevoir les Kouriles du Sud, appelées au Japon "Territoires du Nord". Ces îles sont aux mains des Russes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais toujours revendiquées par l'archipel. 

Au cap Nosappu, des artisans préparent les kombu (laminaires), des algues très prisées des Japonais, quelques échoppes offrent de déguster des crabes tout frais... et le souvenir des Territoires du Nord, qui fait l'objet d'une cérémonie le 22 février, y est visible au travers d'un musée et de monuments divers. 

Le rigoureux hiver de Hokkaido fait également de l'île une destination prisée des amateurs de sports d'hiver. Dans le sud-ouest, Niseko est une des stations de ski les plus fréquentées, notamment par les Australiens et les Néo-Zélandais. En saison, on y parle plus anglais que japonais. Non loin du lac Toya, la station, qui accueillit le sommet du G 8 en 2008, et de Shiraoi, abrite un village aïnou reconstitué. 

 

Carnet de voyage

Y aller 

De Tokyo: plusieurs vols quotidiens ANA et JAL vers Sapporo ou, pour l'est, Kushiro et Nemuro- Nakashibetsu. De 160 à 320 euros. 

Où dormir? 

Proche du parc national d'Akan: Yuyaido Daiichi, une auberge traditionnelle avec des sources chaudes. Hokkaido, Nakashibetsu, Yoroushi Onsen, 518 Banchi. 0153.78.2131 www.yoroushi.jp 

Où se restaurer? 

Les kaiten-zushi (sushi) Hanamaru, à Nemuro, Sapporo et Nakashibetsu www.sushi-hanamaru.com 

A Sapporo, les "ramen" (bol de nouilles) sont un incontournable, à déguster dans la célèbre ruelle Ramen Yoko-cho. 

SOURCE L'EXPRESS.FR



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