SOURCE JAPON INFOS.COM
La vie au Japon est rythmée tout au long de l’année de festivals variés. Certains de ces évènements comme la fête des poupées et la fête des garçons (rebaptisée en 1948 fête des enfants) sont célébrés depuis l’antiquité et malgré la modernisation du Japon, ils n’ont aucunement perdu leur place dans la société japonaise. Ils ont également un lien étroit avec un objet d’art traditionnel japonais: la poupée ningyo.
Poupées ningyo représentant un empereur et une impératrice assis
Ainsi, le 3 mars, le Japon célèbre la fête de poupées (Hinamatsuri) et les filles sont mises à l’honneur. Les jours précèdent cette date, on s’affaire dans la plupart des maisons japonaises à sortir de leurs boites des poupées pour le mettre en évidence dans la maison. Sur une étagère, il y aura au minimum deux poupées, représentant l’empereur et l’impératrice de l’époque de Heian. Mais bien souvent, ces deux personnages sont accompagnés d’autres membres de la cour impériale comme par exemple, des courtisans, des servantes, des ministres voire des musiciens et des animaux.
Grande poupée ningyo d’un seigneur féodal
Le 5 mai, c’est le festival des enfants que l’on célèbre (kodomonohi). À l’origine, ce festival honorait les garçons et ceux-ci recevaient comme cadeau des armures miniatures de samouraï. Les choses ont changé quelque peu et de nos jours, c’est surtout des koinobori (grands poissons en toile) flottant depuis les balcons que l’on remarque ce jour-là. Ce que l’on sait moins, c’est qu’à une autre époque, des poupées étaient également exposées lors de cette fête : celles-ci représentaient des samouraïs et autres héros guerriers.
Il est important de noter que les poupées utilisées lors de ces festivals représentaient bien plus qu’un symbolique « rite de passage ». Elles transcendaient cette dimension pour représenter les valeurs de la société des samouraïs. En effet, ceux-ci étaient les gardiens de la population et comme tels, ils étaient fortement vénérés. Dans une société fortement hiérarchisée, ils avaient leur place juste au-dessous de la famille impériale et, comme celle-ci, ils avaient les moyens de financer de nombreux arts. Ainsi, les objets qu’ils commandaient (tels que sabre, armure, etc…) étaient manufacturés dans un esprit qui devait absolument honorer leur statut.
Armure de samouraï miniature yoroi
Les poupées ningyo ne faisaient pas exception à cette règle et, comme la plupart des objets d’art japonais, elles étaient commandées par les buke(familles de samouraï). Par conséquent, les artisans qui les confectionnaient prenaient un énorme soin lors de leur fabrication. Les valeurs du samouraï (le courage, la volonté, l’honneur, l’esprit chevaleresque, etc…) prenaient ainsi forme sous ces magnifiques figurines et l’artisan commandité n’hésitait pas à utiliser des matériaux précieux pour représenter le plus fidèlement possible ces personnages. Ainsi, les habits des poupées étaient souvent en soie et en brocart finement brodés. Le raffinement et l’attachement au détail conduisaient également à complémenter ces poupées d’objets familiers à leurs statuts.
On retrouvera plusieurs exemplaires de ces poupées lors la prochaine vente aux enchères d’objets japonais qui aura lieu le 28 novembre à Drouot. Ces figurines sont non seulement de véritables œuvres d’art mais elles illustrent également parfaitement le respect qui poussait l’artisan à reproduire la réalité dans le moindre détail : ainsi, les lots 265 à 273 du catalogue comportent des accessoires tels qu’éventails, flèches, sabres, armures ornées d’un emblème familial, etc…. D’autres sont accompagnées de serviteurs ou d’un cheval. En admirant ces objets, on ne peut douter une seconde que ces poupées n’étaient pas de banals objets décoratifs : elles symbolisaient la société samouraï et le code éthique qui régissait leur vie.
http://paris.boisgirard-antonini.com/html/infos.jsp?id=20762&lng=fr
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