De tradition chinoise le bonsaï, « Paysage en pot » ou « plante dans un pot » (appelé au début « penjing» puis « penzaï ») est un arbre miniaturisé par des techniques de taille, de ligaturage et de modelage des branches, du tronc et des racines particulières. Cultivés dans un but esthétique, les bonsaïs deviennent vite des objets d’art qui reflètent la grandeur et permettent la liberté créatrice de son possesseur.
Une création seulement artificielle le bonsaï ? Non, car il pousse aussi en milieu naturel. Le climat rude de haute montagne (froid intense, vent violent et chutes de neige), forme des arbres plus petits que la moyenne. Certains sont donc prélevés directement dans la nature et plantés dans un pot pour être cultivés. Evocation en miniature de la puissance de l’arbre, il renvoie à son essence et à sa puissance. La nature est l’inspiration directe de la culture du bonsaï.
Au Moyen-âge, il était très prisé par les hautes classes de la société. Raffinement poussé à l’extrême, le bonsaï était cultivé dans ses différents styles (droit, penché et balayé par le vent, aux racines apparentes, poussant sur des rochers…) dans des vases en céramique. Biens précieux, ils se transmettaient de génération en génération, certains pouvant être centenaires. Le record du plus vieux bonsaï est de 1500 ans pour un Pinus Parviflora exposé au Takagi Bonsai Museum de Tokyo. Vous trouverez aussi au Parc Floral du Bois de Vincennes un bonsaï datant de 1786 ! C’est surtout avec le bouddhisme zen que se développe l’art du bonsaï. Celui-ci apporterait la spiritualité à qui le cultive, les différents éléments le constituant symbolisent des forces de la nature. En effet, l’eau et la terre représenteraient la vie, la roche, la force et l’arbre en lui-même la vie éternelle.
Depuis la Chine, le bonsaï s’exporta au Japon au IX et Xème siècle environ. On dit, parmi les légendes orientales, qu’un moine bouddhiste offrit en cadeau un bonsaï à un japonais, ou qu’un fonctionnaire japonais fuyant la domination mandchoue en 1644 emporta sa collection de bonsaï avec lui, et initia quelques japonais à cette forme d’art. Ce sont surtout les marchands et ministres japonais qui en ramenèrent de leurs voyages. Conifères et arbrisseaux devinrent de grandes créations au XVIIème siècle. L’art du bonsaï commença alors à se faire plus populaire.
Après la chute de l’empire féodal en 1868, le Japon s’ouvre à l’Occident et la mode de l’exotisme se répand en Europe. Des voyageurs et grands collectionneurs rapportent du Japon des bonsaï et c’est ainsi qu’ils sont véritablement présentés au public, lors de l’Exposition Universelle à Paris de 1878.
Devenant un véritable art au Japon en 1934, une exposition annuelle de bonsaï se déroule, depuis la première organisée à Tokyo en 1914, au Musée d’Art de la capitale.

©Maxime Topin