*Expérience du Yagyu shingan ryu taijutsu Partie 1*

19/4/10

rshingan.jpg

Les influences martiales de Ueshiba Morihei, le fondateur de l'aikido furent nombreuses et pour ceux que cela intéresse, je vous recommande la lecture de cette article du blog Fudoshinkan.

Il est historiquement bien connu que O sensei étudia, entre autres, l'école Yagyu shingan ryu sous la direction de Nakai Masakatsu. Il s'agissait plus particulièrement du Goto ha Yagyu shingan ryu, qui constitue la branche Edo de l'école et qu'il faut bien différencier de la branche Sendai, surtout connu à l'étranger à travers l'enseignement de Shimazu sensei.

Nous parlerons donc ici de la lignée Edo, connu actuellement sous le nom de Arakido ou Yagyu shingan ryu taijutsu.

Le terme Arakido, le temple de Araki, fait allusion à Araki Mataemon (1594-1634), célèbre guerrier que la lignée Edo reconnait comme "fondateur". Son influence actuelle sur la tradition n'est pas très clair, il est possible qu'il est inspiré Koyama Samon (Second soke de l'école et intermédiaire entre les deux lignées, Sendai et Edo). Mais la rencontre entre les deux personnages n'a jamais eu lieu, et pour cause, Araki est mort 84 ans avant la naissance de Koyama en 1718.

Comme de nombreux koryu (ancienne tradition martiale), le Yagyu shingan ryu taijutsu enseigne divers arts guerriers:

  • Le yawara, l'art du combat à mains nus, et dont l'origine de lutte en armure transparait toujours dans la pratique actuelle. On décrit la pratique de cette école comme étant musculaire, c'est-à-dire que l'utilisation du physique remplace la force brute.
  • Le kenjutsu, l'art du sabre du champ de bataille, ce qui implique aussi le maniement de l'odachi, un lourd sabre de bois avec une garde (tsuba) en tissu rembourrée.
  • Le bojutsu, qui implique le maniement du rokushakubo (bâton de 180 cm) et qui constitue la base (avec le yawara) de l'école.
  • Le iaijutsu, l'art d'utiliser le sabre à partir de la position rengainée.
  • Le hojojutsu, l'ensemble des techniques de ligotage
J'ai eu l'opportunité il y a deux ans d'expérimenter la pratique du Yagyu shingan ryu taijutsu, sous l'enseignement direct du soke actuel (11ème soke de la lignée), Kajitsuka sensei.

Yagyu shingan ryu Cours avec soke (39)
Kajitsuka sensei en 2008

En tant que système traditionnel, on n'accède pas au cours sans autorisation, mais par chance, je fus mis en contact avec Mr David Kawazu-Barber, le contact anglophone de l'école, qui aimablement me délivra une introduction pour un cours d'essai.

Ce premier cours eut lieu dans la petite ville de Yamato, dans la préfecture Kanagawa, à 1h de train de Tokyo. Le professeur responsable du cours était malheureusement absent ce soir-là, mais je fus gentillement pris en charge par les élèves, qui m'enseignèrent les trois premières techniques de base. La tenue traditionnelle de pratique est le keikogi, le hakama ainsi que le tenugu'i, un serre-tête qui a l'origine dissimulait une plaque de fer protégeant le front.

Les mouvements étaient puissants mais je ne ressentais pas un usage excessif de la force mais plutôt une utilisation précise de tout le corps. Lorsque je subissais une technique, je tombais très près de mon partenaire, toutes tentatives de fuite auraient été en réalité dangereuses. L'efficacité mortelle de ces techniques était évidente, encore plus en imaginant que l'on devait normalement les subir en portant une encombrante armure.

Certaines des techniques vues ce soir-là rappelaient celles du judo ou de l'aikido, les fondateurs de ces deux disciplines ont en effet pratiqués à deux époques différentes, le ryu.


10th-soke-mutoh-masao.jpgMuto Masao, 10ème soke du Yagyu shingan ryu taijutsu


La séance se poursuivit par la pratique du sabre du Yagyu shinkage ryu (la lignée Otsubo de l'école étant également enseignée au sein du Arakido, depuis feu-Muto Masao, 10ème soke du Yagyu shingan ryu et professeur de Kajitsuka sensei).

Et finalement, nous abordâmes le travail au bo, dont la longueur et le poids me changea considérablement du jo auquel, en tant que pratiquant d'aikido, j'étais habitué. Là encore, l'utilisation du corps dans sa globalité est nécessaire pour manipuler cette arme.

Ce fut une fin d'après-midi et un début de soirée des plus agréables et passionnants. Ces premiers pas dans le monde du bujutsu ne m'avaient pas déçu et je repris contact avec Mr David Kawazu-Barber, à la fois pour le remercier de son aide et aussi pour lui demander s'il était possible de participer aux cours qui avaient lieu sur Tokyo. Il en parla à Kajitsuka sensei, qui aimablement donna son accord.

C'est ainsi que le 18 février 2008, je me rendis dans un gymnase d'une école du quartier de Iidabashi, à Tokyo, muni cette fois d'une lettre d'introduction en tant que nouvel élève.

(à suivre)

Article provenant du blog BUDOSHUGYOSHA


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