Japon: Incursion au coeur de la nature sur l'île de Shikinejima

13/4/16

 
SHIKINEJIMA
















En dessous de nous, Tokyo qui, peu à peu, semble se détacher de l'océan Pacifique. Puis, ça et là, quelques îles doucement encerclées par la mer des Philippines. La trentaine de minutes à bord du petit avion menant de la banlieue de Tokyo à l'île de Niijima se déroule ainsi, le visage collé au hublot. D'en haut, et malgré le bruit assourdissant des moteurs, tout respire la grâce et le calme, à l'instar de ce séjour à venir sur la petite île de Shikinejima (que nous atteignons à partir de son île sœur et en une dizaine de minutes de bateau). Ici, ce cliché «qu'il faut savoir emprunter la route la moins fréquentée» se transforme en étonnante réalité.
 

                                              



Nature et traditions

Assise en indien sur le sol recouvert de tatamis, je regarde mon déjeuner japonais composé de poissons, de soupe, de riz et de divers légumes marinés placés avec soin dans une dizaine de petits bols, telles des touches de couleurs qu'on aurait déposées de façon symétrique sur le dos d'un tableau. Je n'en suis pas à mon premier voyage au Japon et pourtant, ce petit-déjeuner me semble toujours aussi parfaitement singulier.            
              

Je me retrouve sur l'île de Shikinejima en plein coeur de la tradition japonaise. Loin, très loin de la folie technologique de Tokyo, tout du décor de cette petite île de 500 âmes s'imprègne de la culture ancienne nippone. De mes nuits passées sur ce mince futon japonais placé à même le sol de mon minshuku (chambre d'hôte japonaise) aux bains dans les eaux bouillies naturellement des onsens, ces bains chauds dont l'eau est issue de sources volcaniques s'élevant en pleine nature.

                 

Au coeur de ces effluves de rituels et de traditions, la nature s'applique à sublimer chaque recoin de l'île. Du haut du belvédère Kanbiki tout d'abord, où l'on peut admirer les côtes rocheuses, la baie turquoise et même apercevoir la côte de la péninsule d'Izu, les îles environnantes et le Mont Fuji au loin par temps clair. Les pieds plantés dans le sable blanc de la plage de Tomari aux eaux bleutées et peu profondes idéales pour la baignade en famille. Puis, lors d'un BBQ au coucher du soleil ou en camping sous les étoiles près de la jolie plage d'Oura.
                               

En empruntant l'un des sentiers pédestres traversant la forêt du sud-ouest de l'île, les kilomètres de balade se transforment en moments de découvertes à travers une végétation aussi spectaculaire que changeante. Les quelques points de vue - dont celui de Toujinzushiro et sa longue terrasse de bois donnant sur une impressionnante carrière de roches volcaniques – offrent des scènes de tableaux nippons frôlant la perfection. Les branches des pins blancs japonais semblent s'étirer à l'infini sur le fond bleu du ciel.
                             
                                  

Plages et belles rencontres

Shikinejima et ses 12 kilomètres de circonférence se découvrent facilement à vélo et c'est peut-être là l'une des meilleures façons d'établir le contact avec ses charmants, mais timides habitants. Des habitants ne parlant pas anglais, évidemment, la plupart n'ayant jamais ou si peu souvent quitté leur île. Par contre, et c'est là la beauté des voyages et de la chaleur humaine, il suffit souvent d'un sourire, d'un bonjour, d'un cliché ou d'un petit moment partagé pour faire oublier ces langues si différentes et tout ce qui nous sépare.

                                   

Sur la plage de Nakanoura, en été, les jeunes guides venus directement de Tokyo enseignent aux touristes les rudiments de la plongée au snuba (sorte de plongée sous l'eau dont la bonbonne d'oxygène est remplacée par un long tube). Sur celle d'Ishishirakawa, le sable blanc, le calme et la présence d'un onsen tout près attirent majoritairement les locaux. Dans la baie de Kambiki, les kayaks de mer, les surfs à pagaie et les lignes à pêche ajoutent de tranquilles taches de couleurs.
                                 

Redonner au suivant

Si le tourisme existe sur cette petite île depuis plus de 50 ans, c'est que Shikinejima et sa forêt sacrée arrivent, malgré leur modestie et quelques légères appréhensions, à ouvrir leurs bras aux étrangers. Des étrangers japonais ou internationaux sur qui cette toute petite communauté doit aujourd'hui grandement compter si elle désire garder sa place et survivre dans ce monde souvent beaucoup trop grand.

J'ai visité la seule école s'élevant sur l'île de Shikinejima, immortalisé le sourire de certains de ses 22 petits étudiants. J'ai discuté avec Monsieur Hashimoto, le moine-surfeur bouddhiste le plus hip qu'il m'ait été donné de rencontrer. J'ai goûté au kusaya (poisson fort odorant typique de l'île, salé, séché, puis fermenté), aux plats d'aka-ika (du calmar rouge), au tokoroten (de la gelée d'algues), aux feuilles d'Ahshitaba (cette plante sauvage poussant sur la péninsule d'Izu) et j'ai trinqué au shochu, cette eau-de-vie japonaise à base de riz et de pommes de terre.
                                    

J'ai vu au loin des pêcheurs fatigués, des ruelles désertes par l'arrivée de l'automne. J'ai rencontré la plus belle des dames de plus de cent ans et partagé un repas en plein air avec une communauté aux rires faciles et francs. J'ai respiré l'air frais des montagnes japonaises, plongé mon corps dans une apaisante mer de sel et de soufre, admiré les plus beaux paysages.

Et j'ai aussi, surtout, retenu le plus longtemps possible les rubans multicolores qui me reliaient aux habitants de Shikinejima lors de notre départ, tel que le veut la tradition. Moi sur mon bateau et eux sur leur île chérie, je me suis promis de tenter de jouer un rôle, même modeste, dans la survie de leur petit paradis. De donner envie à quelques voyageurs de mon pays de voler, puis voguer à la rencontre de leur délicieux coin de pays.

- Cliquez ici pour en savoir plus sur l'île de Shikinejima.

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- Destination encore peu connue, Shikinejima trouvera sa place d'ici un an dans l'un des circuits japonais organisés par le grand spécialiste de l'Asie Dino Riccio de SPHÈRES Terra Nostra chez Voyages Louise Drouin.


SOURCE : quebec.huffingtonpost.ca

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